Paris 2020 partage son expérience post annulation

Les 25èmes championnats d’Europe d’athlétisme devaient se dérouler du 25 au 30 août 2020 à Paris sur la piste du stade Charléty. Annulés le 23 avril 2020 en raison de la pandémie mondiale de coronavirus, ce rendez-vous promettait pourtant un véritable succès populaire et sportif. 

Carpe Minute dirigeait la partie Héritage et développement durable de l’événement. Suite à l’annulation, l’agence a décidé de raconter l’histoire des 4 années de pilotage de championnats d’Europe. 

C’est dans ce cadre que le Comité d’organisation de Paris 2020 a accepté mettre à profit le savoir-faire acquis aux futures organisations nationales et internationales.

6 jours de compétition, 1 500 athlètes venus des quatre coins de l’Europe, 1 400 volontaires dédiés à l’évènement. Ces 25èmes championnats d’Europe devaient être la grande fête de l’athlétisme en France l’été dernier et un bel échauffement en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Un goût d’inachevé

Le gratin européen s’était ainsi donné rendez-vous du 25 au 30 août 2020 au stade Charléty pour une nouvelle fois enflammer la piste. Malheureusement, la pandémie de Covid-19 aura eu raison de la compétition continentale que la Fédération française d’athlétisme se faisait une joie d’organiser. « On s’est battu jusqu’au bout pour le maintien de ce rendez-vous. Avec toute l’équipe d’organisation, nous avions travaillé dur comme fer pour faire, à tout prix, ces championnats d’Europe », assure Jean Gracia, le président exécutif de Paris 2020, qui s’est finalement résigné à annuler la compétition le 23 avril 2020. Une annulation forcément difficile à digérer au regard de tout le travail accompli durant ces trois années. « Il y a encore aujourd’hui une certaine frustration. Cela aurait dû être un événement fantastique au stade Charléty. Pour ma part, j’ai cette impression de quelque chose d’inachevée. Tous les acteurs au sein du comité d’organisation et de la Fédération Française se sont beaucoup investis. Cela restera forcément gravé dans nos mémoires », précise-t-il.

« Une aventure passionnante à vivre »

Malgré tout, le vice-président de la FFA souhaite garder une trace positive de toute cette structure d’organisation et des actions mises en place pour promouvoir ce rendez-vous européen. Si Charléty n’a finalement pas vibré au rythme des chronos et des records, le comité d’organisation a su insuffler une vraie dynamique en amont pour faire de cette compétition un véritable rendez-vous populaire. « J’ai organisé beaucoup de compétitions dans ma vie, assure le président de l’Agence pour le développement de l’athlétisme en Europe. Cette aventure Paris 2020 aura été passionnante à vivre. Avec toute l’équipe, nous sommes encore montés d’un cran par rapport aux Mondiaux 2003 (ndlr : dernière grande compétition internationale organisée en France). Après l’événement, nous souhaitons vraiment qu’il reste une trace. Pas seulement que de beaux souvenirs de performance mais de vraies traces sur le terrain sur tout le territoire français. »

Laisser une empreinte Paris 2020

C’est pourquoi de nombreuses actions ont été menées à l’aube de ces championnats d’Europe afin de promouvoir l’athlétisme et les valeurs du sport auprès de l’ensemble de la population française. Paris 2020 a ainsi voulu casser les codes en organisant des moments forts hors du stade à l’image des opérations « UNSS Graines d’athlètes Horizons 2024 », « Urban Athlé » dans les quartiers populaires ou encore des animations au Trocadéro afin de sensibiliser les jeunes. Un pari audacieux pour inspirer la nouvelle génération mais également les passionnés de sport en général. « Depuis quelques années, l’organisation d’un événement est pensée différemment. Nous n’organisons plus une manifestation juste pour le plaisir de voir les athlètes performer. Il y a toute une stratégie à élaborer derrière pour impliquer la population. C’est ce que l’on appelle désormais l’héritage. Dans notre cas, nous nous sommes posés la question de savoir comment l’athlétisme pouvait se développer à travers l’événement. Comment réussir à augmenter le nombre de licenciés et attirer la population vers le sport. C’était vraiment notre principale ambition. Nous avons réalisé un vrai travail en collaboration avec l’Agence Carpe Minute. Dans cette optique, nous souhaitions partager l’ensemble de notre expérience sous un format très innovant. Le tout en étant le plus transparent possible. L’objectif étant de dévoiler les coulisses de nos réussites tout autant que nos expérimentations », se réjouit Jean Gracia.

Un héritage à transmettre

Un travail qui pourrait être dans un avenir proche profitable aux organisateurs d’évènements sportifs internationaux. Jean Gracia reste en effet persuadé que l’énergie déployée et l’expérience acquise pour organiser ces championnats serviront forcément aux futures grandes échéances. C’est pourquoi, ce dernier souhaite faire partager son expérience à travers ce manuel en apportant un éclairage sur les 3 ans de pilotage, de réussites et de difficultés rencontrés par le comité d’organisation. L’occasion de transmettre un savoir-faire événementiel à la française. « La transmission des connaissances et des savoir-faire que l’on a pu acquérir est essentielle pour moi, témoigne le vice-président de la FFA. Il ne s’agit pas d’organiser son événement en conservant ses idées. Nous réfléchissons actuellement à cette transmission aux générations suivantes qui vont pouvoir profiter de cet héritage. Elles ne partiront pas de zéro. Ce document édité va pouvoir compléter nos discours et appuyer nos actions. Déjà forte d’un vrai savoir-faire dans l’organisation d’événements sportifs, la France a donc encore de beaux jours devant elle, pour le plus grand bonheur des amateurs de sport.

“L’annulation a d’abord été vécu comme un coup dur pour le projet Héritage. Mais nous ne voulions pas raconter simplement une annulation. Les 25èmes CE ne se limitaient pas qu’à ça ! C’était une aventure extraordinaire qui a débuté en 2016 avec énormément de rebondissements. La crise sanitaire n’est pas la seule période complexe qu’à du traverser le comité d’organisation. De plus, ce rapport héritage restera la seule trace des championnats. Autant faire profiter les autres organisateurs des enseignements de ces 5 années de travail” Quentin WILLEMS, dirigeant agence Carpe Minute.